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The Invisible Man

 Les films d’horreur sont rarement connus pour leur féminisme. En fait, les femmes sont très souvent tuées en premières à l’écran (dans des scènes de mort en moyenne deux fois plus longues que celles des hommes). Mais en 2020 est sorti The Invisible Man, qui cherche à redéfinir les codes de son genre. Le narratif original apporte son lot de tension qui saura vous tenir en haleine.

 

 La première scène du film donne le ton. C’est le milieu de la nuit. Cécilia se réveille sans faire un bruit et fait très attention en réunissant ses affaires à ne pas réveiller l’homme à ses côtés. Ce n’est malheureusement pas une histoire sans lendemain gênante, on comprend vite que Cécilia est une femme battue qui cherche à s’échapper. A l’aide de sa soeur, elle parvient à se réfugier mais peu de temps passe avant qu’on lui apprenne que son ex s’est suicidé. Ce qui devrait, après tout ce qu’il lui a fait souffrir, être une bonne nouvelle. Cependant, la protagoniste est persuadée que tout ça n’est qu’une ruse qu’il a fini par inventer le costume d’invisibilité sur lequel il travaillait. Elle se sent donc à nouveau en danger mais personne ne la croit. A partir de là on se méfie de chaque plan, de chaque coussin et de chaque souffle. Comme Cécilia, on a l’impression qu’il peut être n’importe où. A observer, écouter et manipuler. Comme il le faisait avant, mais cette fois-ci avec l’avantage d’être invisible. 

Le talent de ce film réside dans sa prémisse qui est aussi effrayante que les éléments d’horreur plus traditionnels. Pour nous faire peur, le réalisateur n’a pas besoin de jump scares vus et revus au cinéma. Il décide d’être dans la subtilité et de prendre des situations que toutes les femmes vont comprendre : être observée, être prise pour une folle et ressentir une insécurité constante. L’homme invisible représente le harcèlement sous son jour le plus réaliste : constant et paralysant.  

 

La réplique clé :  « Il disait que je pouvais toujours m’enfuir, mais qu’il me retrouverait. Qu’il s’approcherait de moi, et que je ne le verrais même pas. » 

Le concept clé : Le gaslighting : un abus mental souvent exercé par les hommes sur les femmes dans le but de les faire douter d’elles-mêmes et de leur faire croire qu’elles perdent la tête. L’abuseur ment et détourne la réalité en faisant paraître qu’il est sûr de lui. Des exemples courants peuvent encore être entendus aujourd’hui : « c’est juste une amie », « arrête ton hystérie » ou encore « tu sais que je suis quelqu’un de bien ». 

 

Eva Lebrun

 

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 Un film de Leigh Whannell (Juin 2020) - 2h05 / horreur, thriller, fantastique 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Isabelle (mardi, 15 juin 2021 19:48)

    Je n'aime pas les films d'horreur, mais ce résumé me donne envie de voir ce thriller ! Merci