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Jennifer’s Body

Ce film raconte la descente aux enfers de deux lycéennes : Needy et Jennifer. C’est le mélange d’une histoire d’horreur assez courante (la transformation en monstre) et d’une comédie romantique plutôt rare pour des jeunes (lesbiennes). Le ridicule et l’ambiguïté ne font visiblement pas peur à la réalisatrice qui veut chambouler les codes et surprendre tout le monde. 

Deux jeunes filles, meilleures amies depuis l’enfance, l’adolescence va bouleverser cette relation. Needy commence à douter que ses sentiments envers Jennifer soient purement platoniques. Jennifer, quant à elle, passe de conquête en conquête (toujours masculines). Elle est perçue comme « la fille facile » du village. Un groupe de rock est de passage. Elle décide d’aller les écouter et de draguer le chanteur, Needy l’accompagne. Un terrible incendie se déclenche emprisonnant de nombreux habitants qui décèdent. Tout le monde est plongé dans un deuil profond. Après cette soirée traumatisante Jennifer commence à se comporter très bizarrement. Son apparence physique se transforme d’un jour à l’autre. Elle devient de plus en plus méchante. Needy pense immédiatement que ça a quelque chose à voir avec le chanteur qui l’a emmenée dans son van après l’incendie. Cependant Jennifer fait comme si de rien n’était. Quand les meurtres se multiplient et que l’état de sa meilleure amie ne s’arrange pas, elle commence à avoir des soupçons. 

 

Ce film a connu un vrai raté auprès du box-office et des critiques à l’époque de sa sortie. Cet échec peut être attribué à l’équipe de marketing qui a réalisé une bande annonce du film ne représentant pas du tout l’histoire réelle. Au lieu d’être attrayant pour les jeunes filles, ils ont voulu faire croire aux jeunes garçons que ce film était pour eux en leur montrant des filles s’embrassant. Heureusement l’œuvre connait aujourd’hui un arc de rédemption aux yeux du jeune public LGBTQ+ qui se reconnait parfaitement dans l’histoire des meilleures amies commençant à douter de leurs sentiments.

 

Film de Karyn Kusama

2009, 1h45, Fantastique, Comédie, Epouvante-horreur

Avec Megan Fox, Amanda Seyfried, Johnny Simmons

 

La réplique clé : 

« - Tu tues des gens.

- Non. Je tue des garçons. »

 

Le concept clé, le "Slut-shaming" : ce concept a été inventé par les féministes américaines et canadiennes (voir les explications sur le blog Finaly, a fenimism) Cela désigne le comportement que certains ont face aux femmes qui ont une sexualité libérée et assumée. Ça signifie littéralement « humiliation des salopes ». Cela consiste à réprimander, stigmatiser et rejeter les femmes qui montrent leurs corps, qui ont des rapports sexuels et qui ne s’en excusent pas. Cette attitude sous-entend que le sexe est dégradant pour une femme. L’expression « je l’ai baisée » est un symptôme répandu de cette attitude. Elle sous-entend que l’homme fait quelque chose à la femme, qui elle, subit l’action. Elle est passive et reçoit le sexe sans forcément avoir de désir.

 

Eva Lebrun

 

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