Laure Hillerin est la biographe reconnue des grandes figures de la Belle Époque – la comtesse Greffulhe, Boni de Castellane – dont elle a ressuscité les personnalités oubliées ou méconnues.
Familière de l’œuvre de Marcel Proust, à laquelle elle a consacré une savoureuse anthologie, Proust pour rire, elle signe aujourd’hui A la recherche de Céleste Albaret – L’enquête inédite sur la captive de Marcel Proust (Flammarion) — prix Geneviève Moll 2021, sélection du Goncourt de la biographie 2022.
Lauréate du prix Céleste Albaret pour La comtesse Greffulhe en 2015, elle en est aujourd’hui membre du jury.
Longtemps encore, le nom de Céleste Albaret sera associé à celui de Marcel Proust, qui la nommait « mon amie de toujours » et lui avait déclaré : « Sans vous, je ne pourrais plus écrire. » Entrée à son service en août 1914, elle y restera jusqu’au dernier souffle de l’ écrivain. Si la légende dorée de « la servante au grand cœur » est bien connue, l’histoire de la véritable Céleste, muse et inspiratrice, demeurait inédite.
Le hasard – ou est-ce la providence ? – a décidé de la rencontre improbable entre cette belle jeune femme tout juste arrivée de sa Lozère natale et « Monsieur Proust ». Entre eux, le coup de foudre est immédiat, la fascination réciproque . Plus rien ne pourra les séparer : Céleste sera de tous ses jours et ses nuits, de tous ses secrets ou presque… En 1922, la mort de Marcel la laisse comme apatride, étrangère parmi les siens, incapable de s’adapter à la vie ordinaire. Elle deviendra la témoignante, incarnation de l’écrivain dès les années 50 pour tous les aficionados.
S’appuyant sur des archives originales et sur l’abondante correspondance proustienne, Laure Hillerin a mené une enquête rigoureuse et fouillée. Pas à pas, elle fait revivre l’héroïne, vive, nature, dont le quotidien avec Proust sera l’un des temps forts du récit ; la biographe bouscule les stéréotypes pour dessiner le portrait d’une femme étonnante, un portrait d’autant plus nécessaire qu’il participe d’une extraordinaire aventure humaine : l’écriture de la Recherche, œuvre majeure du XXᵉ siècle. Après la comtesse Greffulhe, l’ombre des Guermantes, voici, enfin retrouvée, Céleste « Albaretine »…