Ma grande amie Sylvie s’est cassé le poignet droit il y a quelques mois.
Du centre de rééducation où elle réapprend à marcher avec une seule canne après être restée une nuit entière sur le parquet de son salon, elle se désole de ne pouvoir m’aider dans la recherche d’auteures pour le livre sur « Les pionnières ». En effet elle a lu avant son accident dans le Times le récit d’une femme extraordinaire, résistante qui échappe de peu à la déportation, à une exécution… Poète entre deux actions, elle est l’amie de Picasso, d’Éluard, d’Aragon…Devenue journaliste, elle révèle les horreurs de la guerre en Indochine, en Algérie, au Vietnam… Mon amie se désole de ne plus se souvenir de son nom, l’article étant resté sur son bureau.
A son retour, elle m’appelle triomphante pour me dire qu’il s’agit de Madeleine Riffaud.
Quelques jours auparavant, en cherchant dans ma bibliothèque je retrouve le livre d’Isabelle Mons sur « Les pionnières en psychanalyse » dont j’avais oublié le titre pourtant évocateur lors de mes recherches pour le prochain livre « Diplômées », alors que j’ai assisté à une conférence de cette auteure.
Je me précipite pour mettre un mail à son éditeur, Payot, et l’auteure, Isabelle Mons, enseignante en lettres à l’université Paris 13, me contacte, se souvenant de notre rencontre et me demandant sur quelle psychanalyste je souhaite un article, alors que nous sommes à quelques jours de Noël, et qu’elle aura peu de temps pour écrire. Pendant que je réfléchis, elle m’informe qu’elle vient d’écrire un nouveau livre dont le titre est : Madeleine Riffaud, l’Esprit de résistance.
Je choisis immédiatement un article sur cette dame qu’elle a rencontré pendant deux ans à son domicile parisien pour faire le récit d’une vie extraordinaire depuis son engagement à 19 ans en 1944. Comme Isabelle Mons l’écrit : « Elle est l’un des derniers témoins des grandes figures du monde politique – Charles de Gaulle, Hô Chi Minh, Che Guevara, Georges Marchais, Jacques Chirac, dont elle salue l’humanité lors de commémorations en hommage aux résistants – ainsi que du milieu littéraire et artistique de l’après-guerre avec Paul Éluard, Aragon et Elsa Triolet, Vercors et Picasso, l’ami de toujours » (p. 315).
J’ai assisté à un petit miracle : l’enchaînement de ces différents évènements qui nous permettra bientôt de lire l’article d’Isabelle Mons à partir des récits de Madeleine Riffaud, « une de nos sentinelles de la mémoire…qui affirme son engagement pour la paix et la liberté partout où sa quête de vérité et son goût pour l’action la mènent… ».
Merci à Sylvie et Isabelle pour leur participation comme un conte de Noël.
Claude Mesmin