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Notre AG de ce matin

Merci de votre présence ce matin. Cela fait un bien fou de retrouver les énergies de chacune pour les luttes qui sont celles de l'AFFDU : l'égalité des droits et l'accès des femmes à l'éducation. Reprenons les mots de notre Présidente :

 

 

Chères adhérentes,

En mars 2020, nous avions eu l’immense joie de nous retrouver à Reid Hall. C’était une belle journée qui ouvrait de nouvelles perspectives de recherches. Depuis lors, nous devons faire face à une situation inédite : une pandémie mondiale.

En tout premier lieu, je tiens à remercier toutes les présidentes de groupe qui ont

poursuivi les actions, entretenu les liens avec les adhérentes, développer des solidarités de proximité. C’est cette solidarité qui est l’ADN de notre association. La pandémie marque un tournant dans notre époque. « Nous sommes en guerre » a déclaré le Président de la République le 16 mars 2020 pour justifier le confinement de la population. Ce premier confinement a profondément induit des changements dans les habitudes de travail, autant pour les organisations que pour les individus. Et ces changements ont eu des répercussions majeures dans la société, elles-mêmes révélatrices des inégalités de genre qui y persistent.

Les femmes sont en première ligne dans les métiers de la santé, mais elles sont aussi sous-payées(*). Prenons quelques chiffres pour éclairer cette situation :

• à l’hôpital : plus de 87% d’infirmières et 62% des praticiens hospitaliers sont des femmes.

• À l’hôpital encore ainsi que dans les EHPAD, 90% d’aides-soignantes.

• 3/4 des vendeurs et des caissiers sont des femmes

• 97% des aides à domicile sont des femmes.

Les femmes sont en première ligne des violences psychiques et physiques. On a noté :

• + 32 % de signalements de violences conjugales en zone gendarmerie en une semaine

• + 36 % dans la zone de la Préfecture de police de Paris(**).

 

En dehors de ces chiffres alarmants, nous assistons à un recul de l’égalité des droits des femmes. Et comme un écho à ce constat, la Turquie, a quitté le 22 mars la Convention d’Istanbul(***) qui réprime les violences faites aux femmes.

Cela montre combien le rôle de l’AFFDU est essentiel, non seulement pour son travail en lien avec les associations soeurs, au niveau européen avec UWE et au niveau mondial avec GWI. Plus jamais fortes de notre centenaire, nous devons veiller à la transmission de l’histoire des droits des femmes et des luttes mais aussi apporter notre éclairage sur la construction du « monde d’après ».

 

AFFDU & le futur

Il y a un an, j’écrivais « Avoir 100 ans, ne peut pas se résumer au seul exercice de mémoire ». Et c’est ce que nous avons fait, en participant à l’élaboration d’un dossier dans le cadre d’un réflexion de l’armée française. Avec le bureau national nous avons mis en avant la place des femmes.

Il y a un an, j’écrivais « Avoir 100 ans, c’est aussi regarder le monde avec une plus grande acuité, en faisant appel à nos « soeurs » de luttes à travers le monde ». C’est ce que nous faisons au jour le jour en renforçant nos liens avec UWE et GWI. Et les différentes institutions.

Tout au long de cette année, nous avons montré également qu’avoir 100 ans, c’était aussi transmettre « aux nouvelles générations l’antériorité de leurs luttes » c’est ce que nous avons fait avec la revue Diplômées, en participant à des conférences, en donnant le sujet des Olympes…

 

En cette année, 2021….

  • Avoir 100 ans, c’est donc être un phare dans la construction de ce « monde d’après ».
  • Avoir 100 ans, c’est affirmer notre autorité tout comme notre légitimité à prendre la parole pour proposer des lignes créatrices d’un futur égalitaire et équitable.
  • Avoir 100 ans, c’est poursuivre notre travail et l’approfondir
  • Avoir 100 ans, c’est synthétiser les enjeux pour proposer des avancées majeures.
  • Avoir 100 ans, c’est poser l’égalité, la solidarité (comme des présupposés de droit et de fait inconditionnels) au coeur de la société de demain afin qu’elle devienne vertueuse.

 

C’est ce cap que nous devons garder ensemble, que nous devons poursuivre au travers de nos actions tant sur le plan local que national.

Merci à toutes car c’est grâce à vous que nous pouvons dessiner une « protopie » sociale de plus en plus nette. C’est cela avoir 100 ans, c’est proposer un prototype de société qui ne soit ni une utopie (un sans-lieu) ni une dystopie, il nous faut donc bien ce néologisme de « protopie »... Cette amélioration se poursuit au fil du temps quasiment de façon imperceptible… et un jour l’égalité sera là... Elle chemine grâce aux efforts continus de toutes les affdusiennes au fil des âges.

 

Sonia Bressler

Présidente de l'AFFDU

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